L’adolescence est une période charnière et délicate. Plus vraiment enfant, pas encore adulte, l’adolescent.e pour grandir doit se séparer d’une vision enfantine de ses parents et construire sa propre identité. Cette tension peut parfois se manifester bruyamment (disputes récurrentes à la maison, sentiment des parents de coupure de la communication, usage intensif des jeux vidéo, addiction à l’alcool ou au cannabis, comportements à risques, auto-mutilation, etc.). Il n’est pas toujours facile pour les parents de différencier une «crise d’adolescence» qui teste les limites, d’une souffrance inquiétante dont il faudrait aider l’ado à se sortir. Mais les difficultés de l’adolescent.e sont parfois aussi silencieuses (isolement, manque d’entrain, enfermement, difficulté à lier avec les autres, etc.). Que faire alors ?

Le psychologue peut recevoir l’adolescent.e avec sa famille lors de la première consultation si nécessaire, puis l’adolescent seul.e et proposer ou non des points régulièrement avec les parents selon son appréciation de la situation. En effet, certain.e.s ados ont besoin d’un espace complètement sécurisé et séparé de leur famille pour se sentir en confiance.

La thérapie de l’adolescent.e repose sur une écoute chaleureuse et réactive, sans jugement qui doit permettre à l’adolescent.e de s’approprier l’espace des séances comme sien. Il doit sentir qu’il peut s’ouvrir et se confier sur ses inquiétudes, ses difficultés, ses angoisses, ses colères en sachant que ses paroles ne seront pas répétées. Mettre des mots sur ses ressentis, mettre de l’ordre dans ses émotions au sein de cet espace protégé est la composante essentielle de la prise en charge de l’adolescent.e qui l’aidera à se construire un espace psychique interne sécurisant et solide.
La prise en charge est adaptée à ses difficultés et aussi à son besoin de se responsabiliser, de se sentir investi dans la construction de son identité et de son bien-être. Le thérapeute, en plus de l’écoute, pourra faire appel à des techniques de relaxation, s’appuyer sur la médiation par l’art thérapie, le cinéma, la lecture ou le jeu-vidéo et proposer des auto-questionnaires destinés à ce que l’adolescent, en s’évaluant lui-même, puisse prendre conscience de certains fonctionnements. Des séances familiales peuvent être organisées exceptionnellement avec l’accord de l’adolescent.e. La règle fondamentale restant que si le thérapeute sent l’adolescent en danger, il prendra les dispositions nécessaires pour avertir la famille et organiser une prise en charge plus soutenue (avec la mise en place de relais si nécessaire).

Si vous êtes parent d’un.e ado et que vous vous demandez si un espace thérapeutique bénéficierait à votre enfant, la question qui doit primer est : votre enfant est-il en souffrance ? Et : est-il ou elle d’accord pour rencontre un.e psychologue ? Il n’y a pas de mauvaise raison de consulter et parfois un rendez-vous unique sert à faire le point.

Si vous êtes une jeune personne et que vous lisez ces lignes, que votre mal être soit bruyant ou silencieux, que vous ayez subi un traumatisme ou que vous soyez en questionnement sur le genre ou la sexualité, le psychologue est là pour vous accompagner sans jugement, sans être normatif et avec bienveillance.

Quelques raisons qui peuvent nécessiter une consultation chez l’adolescent :

  • Difficultés scolairesflower
  • Questionnement sur l’orientation
  • Addiction et dépendance (jeux vidéo, cannabis, alcool, troubles alimentaires, etc.). Plus de précisions ici dans la section Addictologie
  • Difficulté de communication au sein de la famille
  • Questionnement autour de sa sexualité ou son genre
  • Comportements à risque, passages à l’acte, impulsivité
  • Plaintes corporelles
  • Isolement
  • Difficultés relationnelles
  • Questionnement sur le sens de la vie, les valeurs, les limites
  • Harcèlement dans le milieu scolaire
  • Traumatisme (plus de précisions ici dans la section Traumatisme)
  • Angoisse, tristesse, dépression ou phobie